Un Festival de Paix

L’origine du concept :

La première représentante de la Paix, que j’ai rencontré fut Rigoberta Menchu Tum, celle qui a reçu le prix international, celle qui lutte et combat encore la militarisation de son pays pour la protection de ce peuple guatémaltèque. La diversité biologique et culturelle, dit-elle est facteur de richesse. Les communautés indigènes sont alors pourchassé par le gouvernement de l’époque menaçant de fait leur territoire, les espaces naturels et les êtres vivants associés. A l’époque, en plein conflit, je n’ai guère ressenti le lien entre une paix systémique internationale et la santé des individus.

La pratique du luth renaissance m’a inévitablement conduit vers le répertoire arabo-andalou du 9ème siècle, grande époque où les trois principales religions monothéistes vivaient en parfaite harmonie entre elles et avec une utilisation juste et raisonné des ressources de la planète. L’art ménestrier s’inscrit autour de la manipulation d’objets, il m’emporte à une vitesse vertigineuse vers le jonglage et cette question qui revient sans cesse : pourquoi tous ces jonglages ? Tout ce temps passé à lancer ces balles en l’air mais aussi à les ramasser sur le sol ? Une première réponse : me rapprocher de la Terre ! Insatisfaite, incomplète.

Après 20 ans de questionnement, après combien de mises en scène de spectacle pour promouvoir et s’émouvoir de la nature et de l’homme, toujours pas de réponse. Un puis le 29 novembre 2015 un déclic, une rencontre avec Victor Kee, une criante évidence, et encore tout un voyage à parcourir : jongler pour la paix, pour la paix intérieure et le rayonnement qu’elle procure. Voilà l’origine de cette « bohème » puis « Bohême pour la Paix » après la rencontre avec Jean Claude Pierre.

Troubadour un jour, troubadour toujours :

Une première année de bohème à être plutôt qu’avoir, à respirer plutôt que boire, vécue dans la forêt de Molac pour comprendre la révolution de la Terre autour du Soleil, la danse subtile de Pachamama et de Pachapapa comme on les appelle sur le nouveau continent. Et puis cette envie folle du luthiste, celle de collecter des témoignages populaires autour de la paix. Un dialogue entre le luth renaissance et le cahier de nouvelles. Durant l’été 2016 je parcours le Morbihan accompagné par cette idéee de rencontrer le public avec un spectacle de rue intimiste, un concert personnalisé, un duo généreux entre le luthiste et le spectateur. Il devient acteur et même auteur de quelques mots, de quelques lignes parfois, un roman des fois. Que de perspectives réjouissantes, le coeur de l’homme reste ouvert et les messages d’avenir pour un monde meilleur emplissent le livre pour la paix. Des circonstance parfois décalées, des journées d’étés chaleureuses, le décor change à chaque nouvelle journée : un arbre pluri-centenaire, une rue très bruyante, une clairière lumineuse, une ville fortifiée, un cours d’eau limpide, une prairie humide, un château en ruine … les richesses naturelles m’émerveillent sans cesse et la qualité du discours va crechendo.

Ensemble vers la paix :

Une deuxième année pour réaliser un projet collectif, une tournée pour la paix, un voyage vers la lumière. Que de courriers envoyés pour cette envie de faire comprendre la paix intérieure ou la santé « pour moi-même et par moi-même », pour faire comprendre les capacités d’auto-guérison du corps et de l’esprit humain, pour faire partager cette idée de paix entre les états, entre les cultures, entre les peuples, entre voisins, entre collègues, entre nous. Un projet systémique pour la nature et l’homme, pour la terre et mes frères, pour le soleil et mes sœurs. Quel labeur ! Après une dynastie de mépris, l’ouverture se laisse entrevoir, nous partirons de Salles La Source, ville emblématique pour son cirque majestueux et sa cascade libérée de la servitude de production d’énergie électrique.

Les partenaires se désengagent les uns après les autres, les finances sont bien minces, chacun prêche pour sa chapelle, rares sont les collaborateurs coopératifs et solidaires. Mais toujours un acteur se réaffirme et le projet repart dans la bonne humeur, cet état de paix grandit autour de nous grâce à vous.

ensemble pour la paix

Les actions, les acteurs :

Après une semaine d’animation à Salles la Source dans l’Aveyron avec Yves-Marie et son Amatsu, une résidence sur la commune de Pleucadeuc avec Nathalie et compagnie, un passage à l’école de Riantec en collaboration avec Myriam et Julien, la tournée pour la Paix proposée par la compagnie de théâtre de rue « Dorn Ha Dorn Trovadores » s’achève avec un festival à Lomener. En collaboration avec la paroisse : un concert de musique pour apaiser les tensions, une conférence pour la promotion d’une Terre vivante par Jean Claude-Pierre et une exposition réalisée par Gaël Alain sur les Arbres vénérables dans la Chapelle Notre Dame de La Garde.

Sur le port de Lomener le village s’installe : bibliothèque sur la cuisine cRudivore et les soins du corps ; stand d’information sur le SEGAL (la monnaie locale lorientaise), sur le mouvement pour la Paix, sur le mensuel « l’âge de faire », des ouvrages de références sur les thérapies naturelles, exposition et sculpture de travaux réalisés pendant la tournée. Sans oublier les méditations collectives, le Qi Qong et la Géomancie sur la plage pour profiter du soleil estival.

Evènement en l’hommage de Gildas Cadoudal, fondateur des Jongleurs d’Orient.

Présentations du livre de recettes de cRusine

Tout au long du week-end se sont succédés des ateliers artistiques, jonglage, photographie, écriture de poésies, des cours de cRusine proposés par Typhaine, un conférence sur la Naturopathie, jeux de société avec Fabien pour finir avec les spectacles de Lianito « Troubadours un jour, troubadours toujours » et les percussions d’Assoleil. Dans un ambiance simple chaleureuse et jonglistique, pour cet état de « Paix pour moi et autour de nous » les animations se sont enchaînées pour redonner au public les joies de trouver des perspectives d’avenir pour une meilleure santé et pour préserver les qualités de notre environnement. Des membres du conseil municipal ont honoré le pot de clôture : Jus de pomme biologique et local offert par les Vergers de Brière.

Finir cette tournée sur un port, place Gustave Le Floch, un fort symbole de résistance, un festival de paix, un ilot salutaire entre les fourneaux des tourments modernes. Une graine, deux graines que de graines semées sur notre passage, puissent-elles rencontrer un terreau propice à leur développement, puissent-elles être arrosées suffisamment. Colombes, arcs en ciel, oliviers, les couleurs de la paix ne manqueront pas d’étinceller les ciels nocturnes et les rivières armoricaines. Les rêves des démunis emplis de joie et de lumière rayonneront les jours de galères et les misères du monde se dissoudront dans cette blancheur pacifique.

Un festival de paix, un laboratoire d’expérimentation pour la vie, une création collective et coopérative pour finir en beauté cette tournée, pour ponctuer majestueusement cette Bohême pour la Paix et rappeler l’édit de la bulle d’or proclamé en 1356 par Charles IV, pour rappeler qu’un développement harmonieux des sociétés se manifestera qu’en ayant fait la Paix à la Terre. Une tournée pour enseigner un art de vivre : ateliers, spectacles, conférences, toutes les animations convergent vers la promotion de la coopération plutôt que de la compétition. Pour promouvoir l’échange et le partage plutôt que la propriété et le pouvoir. Une voie ouverte vers la paix.

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